Communiqué de presse

Le 5 janvier 2011

Posez des compteurs de calories, vous ferez des économies d'énergie ! Tel est le discours que de nombreux professionnels tiennent et martèlent aux propriétaires. Leur raisonnement est simple : vous ne payez que ce que vous dépensez et si vous avez une résidence secondaire, vous ne paierez plus de frais de chauffage pour un logement inoccupé durant l'hiver. L'argument a effectivement de quoi séduire, sauf qu'il est totalement faux et ne peut qu'induire en erreur le consommateur.

Lorsqu'un immeuble est doté d'un chauffage collectif, la pose de compteurs calorimétriques permet de déterminer la consommation de chaque appartement. Toutefois, la facture acquittée par l'occupant ne correspond que pour une partie seulement à sa consommation personnelle : pour l'essentiel, il s'agit de l'entretien de l'installation et du chauffage des parties communes. Dire qu'un copropriétaire ne paiera plus pour un logement qu'il n'occupe que l'été est donc faux : sa facture ne sera que sensiblement moins élevée, et encore, puisqu'il faudra prendre en compte le coût de la location des compteurs et de leur entretien (ce qui peut atteindre 50 € par compteur et par an) ! Etant donné que plusieurs compteurs peuvent être nécessaires pour un seul logement, le coût qu'ils entraînent ne peut compenser l'économie d'énergie réalisée.

Par ailleurs, cela risque de créer des injustices. Tout d'abord, certains logements sont, de par leur position dans l'immeuble, défavorisés (orientation plein nord…). Leurs occupants devront donc payer plus alors qu'ils ne sont pas responsables de cette situation. Ensuite, les habitants d'autres logements sont, au contraire, avantagés car ils vont bénéficier de la chaleur des autres appartements et pourront éteindre leurs radiateurs (c'est ce que l'on appelle le transfert de calories). Leurs voisins paieront donc le chauffage pour eux.

De fait, pousser à la pose de compteurs n'a pas d'intérêt lorsque l'immeuble a une piètre performance énergétique. Dans cette hypothèse, des travaux d'économie d'énergie bien plus efficaces (isolation de la toiture, de la façade…) devront être priorisés.

Enfin, la pose de compteurs ne peut se faire que sur une installation de chauffage saine : il est impératif, préalablement à cette décision, de procéder à des opérations de désembouage et d'équilibrage.

Si nous ne sommes pas opposés par principe au comptage, encore faut-il que les gains réalisés soient supérieurs aux dépenses générées et les inégalités thermiques liées à la disposition du logement, prises en compte.

Nous recommandons donc aux propriétaires d'être extrêmement vigilants avant de se lancer dans la pose de compteurs calorimétriques et de bien vérifier préalablement si cette opération présente un avantage financier pour eux.

 De même, nous demandons aux pouvoirs publics de ne pas imposer la pose de compteurs de calories afin que cette démarche repose sur la base du volontariat.

Contact :             David RODRIGUES (01 56 54 32 28)