Présentation de la problématique

La démonstration du dérèglement climatique annoncé par les scientifiques, avec des phénomènes extrêmes de plus en plus rapprochés, doit nous interpeller sur notre capacité à agir pour préserver l'avenir de notre planète.

Depuis plusieurs années, l'alerte est donc donnée et les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les multiples activités humaines entraînent un réchauffement du climat à une cadence relativement soutenue risquant d'être irréversible si rien n'est fait. Et même si tout le monde n'est pas d'accord sur une date ou une échéance précise, tous s'accordent sur le côté inéluctable du phénomène.

Aujourd'hui, on sait que ce dérèglement climatique a pour cause première notre consommation d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). On sait également que ces énergies seront de plus rares et difficiles à extraire et donc plus chères...et que leur exploitation pourrait être la source de conflits extrêmes et, au mieux, d'inflation.

Nous avons quelques années pour devenir plus économes sur ces énergies et mettre en place des programmes de réduction de leur consommation pour ce qui concerne l'habitat collectif et notamment les copropriétés avec les dépenses de chauffage.

Le chauffage est le poste le plus important de la consommation d'énergie dans un immeuble et si une grande partie du parc en copropriété a été construit avant 1975 avec, souvent, une isolation réduite ou inexistante et avec de larges ouvertures, il va de soi que ce patrimoine important va être le premier concerné par la nécessité d'agir et cela pour de multiples raisons :

  • l'arrivée de réglementations thermiques (RT) de plus en plus contraignantes;
  • le coût de l'énergie impossible à véritablement maîtriser (le prix du gaz a augmenté de plus de 40 % en 3 ans) qui entraîne des hausses de charges et rendent vulnérables les foyers les plus modestes;
  • les bâtiments mal isolés et qui exigent une forte consommation d'énergie perdront vite leur intérêt sur le marché immobilier, ce qui aura pour conséquence une dévalorisation du patrimoine concerné, avec, à terme, des immeubles qui pourraient être classés comme "épaves énergétiques"

Après une période d'incitation, il pourrait tout à fait être mis en place une législation de plus en plus contraignante ainsi que des taxes diverses et variées comme la promulgation du diagnostic de performance énergétique (DPE.) en est l'exemple.

Pour cela, il va falloir une véritable révolution culturelle dans nos copropriétés pour convaincre une majorité de nos concitoyens à agir pour préserver notre planète et prendre conscience de l'effet sur l'environnement de nos rejets de CO². Il faut raisonner autrement que par sa propre espérance de vie et réduire les freins de l'immobilisme et le désintérêt qui est souvent de mise en assemblée générale lorsqu'il faut obtenir les majorités indispensables.

Si les copropriétaires sont sensibles à une diminution des charges de leur immeuble, ils doivent également être des citoyens désireux de protéger leur environnement.

S'il convient, en premier lieu, de convaincre la collectivité des copropriétaires du bien-fondé des actions à mener et ce, dans un souci permanent de valoriser et de préserver un patrimoine acquis bien souvent avec des sacrifices financiers, il faut savoir que vraisemblablement les circonstances à venir risquent de rendre inévitable la réduction de notre dépendance et facture énergétique.

Avec plus de 7 millions de ménages concernés, le secteur de la copropriété occupe une place importante au regard des enjeux à venir.

Alors faut-il une révolution culturelle? Une injonction législative? Des incitations financières plus attractives? Une approche adaptée dans la manière de faire dans les copropriétés? Le passage de l'idée à l'acte est long et semé d'embûches...

Avant de parler de ce qu'il faudrait faire dans une copropriété (remplacement des fenêtres, changement du type d'énergie, coût des travaux…) voyons comment un syndicat de copropriété pourrait s'y prendre et se donner le maximum de chance pour aboutir à des travaux d'économies d'énergie.