En partenariat avec Notre Temps, la CLCV a réalisé un sondage auprès de 2 137 copropriétaires portant sur l’appréciation de leur syndic et les principales réformes de la loi ALUR. Cette enquête fait suite à celle que nous avons réalisée en 2012 portant précisément sur le taux de satisfaction des copropriétaires sur leur gestionnaire.

Une perte de confiance envers les syndics

Alors même que 49 % des copropriétaires se déclaraient globalement satisfaits de leurs syndics en 2012, ils ne sont plus que 39 % à le penser aujourd’hui, soit un recul de 10 points en deux ans ! Lorsque l’on détaille les différentes prestations du syndic (qualité de la gestion, suivi des impayés…), toutes les appréciations sans exception sont en baisse, avec un écart moyen de 8 points par rapport à 2012. Ainsi, à titre d’exemple, 55 % des copropriétaires étaient satisfaits du suivi des impayés, ils ne sont plus que 47 % aujourd’hui. Il y a donc une nette dégradation de l’appréciation des syndics de manière générale.

Un écart encore plus important pour les grands cabinets

Lorsque le syndic appartient à un grand groupe national, le taux de satisfaction diminue et passe à 33 %. Les cabinets indépendants s’en sortent mieux et affichent un taux de 42 % de satisfaction. De fait, on constate une nette différence d’appréciation selon le syndic.

Des dispositions de la loi ALUR très soutenues…

En parallèle, nous avons sollicité l’avis des copropriétaires sur les principales mesures de la loi ALUR (compte bancaire séparé, mise en place d’un contrat type…). Certaines d’entre elles sont littéralement portées par les copropriétaires, avec des taux d’adhésion extrêmement élevés. Ainsi, 93 % des personnes interrogées estiment que la limitation des prestations exceptionnelles des syndics constitue une mesure globalement importante. Le taux est de 88 % pour la création d’une commission disciplinaire et de 87 % pour la mise en concurrence systématique du syndic avant sa désignation.

… mais perfectibles

Si 67 % des copropriétaires approuvent l’instauration d’un « fonds travaux » obligatoire, seulement 43 % envisagent de le mettre en place ! En fait, 64 % des personnes interrogées reprochent le caractère non remboursable des cotisations issues du fonds travaux en cas de vente. En matière de règles de majorité, les copropriétaires sont 74 % à estimer qu’il conviendrait de ne prendre en compte, en assemblée générale, que les voix des copropriétaires présents ou représentés.

La baisse de confiance envers les syndics s’exprime dans un contexte où de nombreux syndics ont majoré leurs honoraires de façon importante (20 % environ) afin d’anticiper l’application des dispositions de la loi ALUR, alors même qu’elles n’étaient pas encore en vigueur ; un bien mauvais message envoyé aux copropriétaires.

C’est pourquoi nous appelons les syndics à faire preuve de modération et de transparence dans la mise en place des nouvelles mesures issues de la loi ALUR et les pouvoirs publics à sanctionner les éventuels abus.

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